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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

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6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 15:48
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6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 14:44

                      Les enfants d'Izieu à l'été 1943

La commémoration de la rafle des enfants d'Izieu revêt cette année une importance particulière puisqu'il s'agit du 80e anniversaire de ce moment particulier de la persécution des enfants juifs par les nazis  

Le 6 avril 1944, se nouait le sort tragique de 44 enfants et 7 adultes juifs raflés dans ce village de l'Ain qui devait constituer un refuge.

Ils furent tous massacrés à Auschwitz, après être passés par Drancy, gazés dès leur arrivée, à l’exception de deux adolescents et de Miron Zlatin, fusillés à Reval (actuelle ville de Tallinn) en Estonie. Seule une éducatrice, Léa Feldblum, survécut. 

Le récit de la rafle en décrit l'horreur:

"Nous sommes au premier jour des vacances de Pâques. Il est environ 8 h 30. Les 44 enfants déjeunent au rez-de-chaussée dans le réfectoire.

L'institutrice Gabrielle Perrier est rentrée chez ses parents la veille. Avant de monter à l'infirmerie, Léon Reifman croise une dernière fois le regard de ses parents, de sa sœur et de son neveu. Mis à part le brouhaha des enfants, tout est calme en ce jeudi 6 avril 1944. Soudain deux camions et une voiture s'arrêtent devant la maison. La rafle est exécutée avec une rapidité effrayante. Trois hommes en civil, dont deux officiers de la Gestapo de Lyon, et une quinzaine de soldats de la Wehrmacht, rentrent brutalement dans la maison. Ils regroupent avec violence tous les occupants sur le palier. Prévenu par sa sœur, seul Léon Reifman échappe à l'arrestation en sautant par une fenêtre du premier étage. Les voisins Eusèbe Perticoz et Julien Favet sont les témoins impuissants de la rafle. Les enfants et les adultes sont jetés dans les camions comme de vulgaires marchandises. Les cris et les pleurs se font entendre. Le convoi quitte le hameau de Lélinaz. Comme un acte de résistance, les enfants chantent en chœur : "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine." A la faveur d'un arrêt, à Brégnier-Cordon, les Allemands font descendre du camion, à la demande d'une habitante, le seul enfant non juif de la colonie, René Wucher (huit ans). Dans cette opération, seule l'arrestation des juifs intéresse les nazis. Puis, le convoi prend la route de Lyon. Pour les enfants et leurs éducateurs, c'est le début de l'engrenage qui mène à l'extermination.

Sabine Zlatin apprend la terrible nouvelle à Montpellier par le biais d'un simple télégramme que lui transmet Marie-Antoinette Cojean, secrétaire en chef à la sous-préfecture de Belley. Le message est le suivant : "Famille malade, Maladie contagieuse"

La colonie d’Izieu, ouverte par Sabine et Miron Zlatin accueillit de mai 1943 à avril 1944 plus de cent enfants pour les soustraire aux persécutions antisémites. Absente au moment de la rafle, Sabine Zlatin, désormais surnommée « la Dame d'Izieu » a consacré le reste de son existence à son combat pour la mémoire des enfants.

Le Musée-mémorial d’Izieu est l’un des trois lieux de la mémoire nationale des « victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité » commis avec la complicité du gouvernement de Vichy reconnus par le décret du 3 février 1993, avec l’ancien Vélodrome d’hiver de Paris et l’ancien camp d’internement de Gurs.

 

Cet épisode tragique symbolise le sort des enfants durant la Shoah

Ainsi en France, 11458 enfants furent déportés et massacrés. 

On estime généralement qu'un million et demi d'enfants ont été tués durant la Shoah.   

Il y a cinq ans lors du soixante-quinzième anniversaire, le 6 avril 2019 avait été marqué par deux événements particuliers:

D'une part, à Izieu même, une cérémonie eut lieu. Il y a été notamment dévoilé le portrait de Mme Rosa-Ida Halaunbraunner, qui manifesta à la Paz en Bolivie avec Beate Klarsfeld en mars 1972 ( voir ci-dessous), en pleine dictature militaire, pour exiger  que Klaus Barbie soit jugé. Il était directement responsable de la mort de son mari et de trois de ses enfants. Ses deux filles Claudine, cinq ans, et Mina, neuf ans, faisaient partie des quarante-quatre enfants juifs raflés à Izieu par la Gestapo. Elle témoigna également lors du procès Barbie, jugé en 1987 après avoir été extradé en 1983, 11 ans après la manifestation de La Paz

 

La Paz ( Bolivie) 1972: malgré la dictature militaire, Béate Klarsfeld et Rosa-Ida Halaunbraunner protestent et  s’enchainent sur un banc afin de réclamer le jugement de Klaus Barbie 
 

D'autre part à Lyon la stèle en mémoire d'Izieu, qui a été restaurée après une profanation, a été réinstallée

La tragédie d'Izieu continue de résonner dans l'histoire actuelle. C'est en effet la preuve de l'implication directe de Klaus Barbie dans cette déportation des enfants qui est à l'origine de sa condamnation à la perpétuité lors de son procès en 1987.  Il bénéficiait de la prescription pour ses autres crimes perpétrés dans le cadre de la lutte contre la Résistance. Le Mémorial d'Izieu conserve d'ailleurs le photostat du télégramme de Barbie relatif à la rafle d'Izieu. Ce document historique et juridique essentiel annonce la rafle de la colonie, dénombre les personnes arrêtées et mentionne leur transport à Drancy le 7 avril 1944. Ce document avait été produit au procès de Nuremberg et y a servi à établir le crime contre l’humanité.

Or au lendemain de la guerre, Klaus Barbie, déjà recherché pour ses crimes, a été récupéré et protégé dès 1947 par l’armée américaine. Puis, quand à partir de 1948 la France réclame son extradition, le Counter Intelligence Corps américain qui l’emploie refuse de le remettre aux autorités, puis l’exfiltre vers l’Argentine avec le concours des réseaux d’évasion de la hiérarchie de l’Église catholique.

On connaît la suite et le combat acharné, d'abord désespéré puis victorieux de Serge et Beate Klarsfeld, pour son extradition de Bolivie en 1983 et son jugement. La manifestation en 1972, à la Paz, de Beate Klarsfeld et de Mme Rosa-Ida Halaunbraunner, mère de deux  enfants déportés d'Izieu, constitue un véritable acte d'héroïsme. La Bolivie est alors sous le contrôle d'une dictature militaire qui protège Barbie, intégré dans son appareil répressif. 

Lors de son procès en 1987 à Lyon, Barbie est défendu par Jacques Vergès et tente encore de calomnier les résistants et notamment Raymond Aubrac. Vergès est en cela le modèle de son ami antisémite Roland Dumas.

Le souvenir d'Izieu réapparaîtra notamment en 1998, lors de la vague d'alliances entre la droite et le FN pour la gestion des conseils régionaux.    

En région Rhône-Alpes, Charles Million, ancien ministre de la défense de Chirac et Juppé, se faisait élire président de la région en Mars 1998 grâce à une alliance avec le Front National.
Son allié et compère était Bruno Gollnisch, chef régional du FN et négationniste avéré. Un autre pilier de l’alliance était Pierre Vial, fasciste et antisémite bien connu, animateur du courant dit "païen" dans le FN, qui fut nommé vice-président de la commission culture du conseil régional.
Face au choc provoqué par les alliances droite-FN dans cinq régions, la résistance s’organisa, notamment contre Millon. Ainsi à Izieu, dans l’Ain dont il était à l’époque député, Charles Millon fut conspué le dimanche 19 juillet 1998 lors d'une cérémonie à Izieu. 

La présidente régionale de l’Amicale des déportés d’Auschwitz, Simone Lagrange, déportée à treize ans, lui demandait publiquement de quitter les lieux. Millon ne partit qu’à la fin de la cérémonie, bafouant ainsi la mémoire des disparus, des survivants et de leurs familles. Fin novembre 1998, il fut exclu de l’association du mémorial des enfants d’Izieu puis finalement démis de ses fonctions de président de région.

Le sort tragique de ces 44 enfants demeure encore une plaie vivante qui renforce notre volonté de lutter contre les nostalgiques du nazisme et les laudateurs de Pétain.

A travers le drame particulier de la rafle d'Izieu en avril 1944, c'est le sort des enfants face à la Shoah et à tous les génocides qui est ici rappelé

 
Les enfants du Vel' d'Hiv'
 
Lors de la rafle du Vel d'Hiv' en juillet 1942, ce sont d'abord les couples sans enfants et les célibataires (1989 hommes et 3003 femmes) qui sont internés au camp de Drancy.  
Puis du 19 au 22 juillet, les familles du Vél’ d’Hiv’ sont quant à elles transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret) gérés par l’administration française.
Adultes et adolescents sont alors déportés en premier, par 4 convois, entre le 31 juillet et le 7 août 1942.
 
Le sort des enfants 
 
Brutalement séparés de leurs parents, environ 3000 enfants en bas-âge sont laissés sur place à Phitiviers  et Beaune-la-Rolande dans une détresse affreuse. Leurs parents ont été rapidement déportés vers Auschwitz, alors que les nazis n’ont pas encore donné leur réponse quant au sort des enfants. 
La période durant laquelle les enfants internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande ont vécu séparés de leurs parents déjà déportés est décrite par les témoins comme un des moments les plus insupportables. Âgés de 2 à 15 ans, ceux-ci restent seuls durant plusieurs semaines.
Désorientés par l’absence de leurs parents et vivant dans des baraques inadaptées à la présence d’enfants, ils vivent dans des conditions d’hygiène catastrophiques. Huit d'entre eux meurent durant cette période.
 

Le 13 août 1942, les services d’Eichmann décident que les enfants doivent également être déportés: ils sont alors transférés vers Drancy et, de là, embarqués dans les convois partant pour Auschwitz entre le 17 et 31 août 1942. La déportation d'enfants seuls est interdite par Eichmann. Il s'agit de faire croire aux cheminots français et allemands et à tous ceux qui pourraient s'approcher de ces trains que les enfants sont déportés avec leurs parents. Ainsi, Le 17 août 1942, le convoi n°20 emporte 1000 Juifs vers Auschwitz-Birkenau. Parmi eux, 580 enfants. Leurs parents ont déjà été déportés. Les convois constitués exclusivement d’enfants étant interdits  ils sont donc, à Drancy, mélangés à des adultes.

Aucun d’entre eux n’est revenu.

                                         

                                  La plaque portant les noms des enfants d'Izieu déportés

 

Lors de cet anniversaire de la rafle d'Izieu, nous rappelons également le méfait de Laurent Wauquiez. Une de ses premières mesures en tant que président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a consisté à diminuer la subvention attribuée au Mémorial des enfants d'Izieu ( voir ici). Il avait agit de même à l'encontre du centre national de la Mémoire Arménienne à Décines. Dans ces deux cas Wauquiez avait du reculer face au scandale.

Récemment, le 13 janvier dernier, il reçoit très chaleureusement Eric Zemmour lors d'un débat au siège de son parti et affirme d'emblée: " Eric (Zemmour) est ici chez lui..." Il a ainsi convergé avec celui qui veut réhabiliter Pétain et qui milite ouvertement pour une alliance de la droite et de l'extrême-droite. Zemmour était d'ailleurs intervenu peu de temps auparavant dans l'"école" de Marion Maréchal.

Cinquante ans après, le génocide des Tutsi du Rwanda

La coïncidence des dates fait que cinquante ans jour pour jour après la rafle d'Izieu débutait un autre génocide. 

Le 7 avril 1994 marque le début du génocide des Tutsi du Rwanda et des "jours de sang" du mois d'avril:

C'est à ce génocide que revient en effet le triste privilège d'ouvrir les commémorations du mois d'avril, au cours duquel est honorée la mémoire des victimes des trois génocides majeurs du XXe siècle : celui des Tutsi du Rwanda le 7 avril, date du début des massacres en avril 1994, celui de la Shoah le 19 avril correspondant au début de la révolte du ghetto de Varsovie le 19 avril 1943 celui des Arméniens le 24 avril correspondant aux premières arrestations des intellectuels arméniens à Constantinople/Istanbul en avril 1915.

Nous y associons le premier génocide du XXe siècle commis en 1904 par l'Allemagne impériale  contre les peuples Herero et Nama en Afrique australe, les actions génocidaires en Bosnie à Srebrenica, au Darfour, le génocide des Roms, les actions génocidaires du régime khmer rouge au Cambodge et la récente tentative d’extermination des Yézidis d’Irak par Daech, les actions génocidaires contre les Rohingya en Birmanie ...

 Alors qu'un parti héritier du fascisme et du nazisme se présente en France comme une alternative crédible, il est plus que jamais urgent de rappeler ce à quoi mènent les doctrines de l'exclusion et de la haine.

Memorial 98

 

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14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 10:52

                      Poutine et Assad sur des panneaux officiels en Syrie.

 

Syrie-Ukraine: le combat commun des victimes des crimes de Poutine.
A l'occasion du 13e anniversaire du début du soulèvement en Syrie contre la dictature de Bachar-el-Assad , débutée en Mars 2011, appel à manifester ensemble samedi 16 mars à Paris .
Depuis 2015 la population syrienne subit la présence militaire russe qui maintient en place le régime de Assad, bourreau de son peuple.
L'aviation de Poutine bombarde sans cesse les villes comme Idlib après avoir sévi à Alep et cible préférentiellement les hôpitaux et structures de santé.
L'armée russe et ses généraux se sont entrainés en Syrie avant de s'attaquer à l'Ukraine en reproduisant les mêmes massacres et les mêmes crimes de guerre.

Du côté des soutiens de Poutine en France, le Rassemblement national a choisi l'eurodéputé Thierry Mariani comme porte-parole officiel de ce parti dans le premier débat des élections européennes sur la chaine publique LCP. A la différence des autres listes, le RN a refusé d'y envoyer sa tête de liste Bardella.Or

Or Mariani est identifié comme le lobbyiste officiel non seulement de Poutine mais aussi et surtout de Bachar El Assad auprès duquel il a multiplié les voyages d'obédience ( voir les deux acolytes ci-dessous) ainsi que de la dictature d' Azerbaidjan , a donc représente à la télévision à la fois le parti d'extrême-droite et son maître Poutine.

                       Mariani avec Assad

Malheureusement on constate à gauche que les partis La France Insoumise et PCF, qui ont refusé de soutenir la résistance syrienne, sont aussi en pleine dérive à propos de l'Ukraine.
Prenant prétexte des déclarations de Macron sur l'intensification du soutien à l'Ukraine et l'envoi de troupes au sol, les députés LFI et PCF ont voté contre le soutien à l'accord de sécurité avec l'Ukraine;
Bompard et Mélenchon escaladent  dans le mensonge en qualifiant dorénavant le Donbass et la Crimée de «territoires disputés» avec la Russie, or ces territoires ukrainiens ont été arrachés par Poutine et annexés illégalement dès 2014.
C'est une nouvelle trahison du droit international et des valeurs de la gauche.
Pour notre part, nous poursuivons plus que jamais notre soutien aux Syriens, aux Ukrainiens, aux victimes des attaques du 7 octobre et aux habitant-es de Gaza ainsi qu'à toutes les victimes d'oppression et d'invasions.

Appel à un rassemblement

 le samedi 16 mars 15h30 Place de la République – Paris

Pour la Paix, la Liberté et la Démocratie en Syrie

 

2011 – 2024 : Une Syrie martyrisée,

 mais un peuple fier de sa révolution 

 

Il y a 13 ans, les Syriens sont descendus dans la rue par millions, dans toutes les villes, pour exiger malgré 40 années de dictature de la famille Assad leur droit à la liberté et à la démocratie.

La seule réponse du pouvoir à ces manifestations pacifiques fut une répression meurtrière qui, en les plaçant en légitime défense, a amené le peuple syrien à résister par la lutte armée.

Bachar Al Assad a libéré en août 2011 des centaines d’extrémistes des prisons syriennes. Il a ainsi semé les graines de l’horreur dont Daech a été le fruit vénéneux, et un pseudo alibi pour qualifier de "terroristes" toutes les forces d’opposition. Et sa barbarie s’est appuyée sur celles de la Russie et de l’Iran.

Les résultats de cette politique de terreur ce sont plus de 500.000 morts, des dizaines de milliers de disparus, des dizaines de milliers de tués sous la torture, 4 millions de réfugiés.

Et pourtant, la société civile est l’honneur du peuple syrien. Elle maintient la flamme de la révolution syrienne en gardant le cap vers une Syrie libre et démocratique, débarrassée du régime de Bachar Al-Assad dans un combat exemplaire contre l’impunité pour les responsables de crimes contre le peuple syrien.

 2020 : En Allemagne, première plainte pour crimes contre l’humanité visant les attaques chimiques du régime syrien. Après l’Allemagne, la France et la Suède ont ouvert une procédure judiciaire sur l’usage d’armes chimiques.

 2021 : La Syrie a perdu son droit de vote au sein de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC)

 2023 

 Bachar Al-Assad est visé par un mandat d’arrêt international de la justice française après les attaques chimiques de 2013 en Syrie

 Des accusations de torture à l’encontre du régime de Bachar Al-Assad ont conduit le Canada et les Pays-Bas à saisir la Cour internationale de justice (CIJ).

 Le 29 mars, deux juges d’instruction françaises ont pris une décision historique en mettant en accusation trois hauts responsables du régime de Bachar Al-Assad, afin qu’ils soient jugés aux assises pour la mort des deux franco-syriens arrêtés en 2013 et déclarés morts par le régime en 2018.

- 2024 : À Washington, une loi anti-normalisation avec le régime Assad a été approuvée à une écrasante majorité à la Chambre des représentants. Elle permet également de prolonger jusqu’en 2032 la loi Caesar, votée en 2019, qui sanctionne toute personne ou entité apportant un soutien au régime syrien.

Nous avons un devoir de solidarité vis-à-vis des Syriens pour qu’ils reprennent en main leur destinée face à ce régime narco-trafiquant qui pratique le terrorisme d’État et qui commet des crimes contre l'humanité.

Collectif pour une Syrie Libre et Démocratique, soutenu par Memorial 98

Textes de Memorial 98 en rapport avec l'Ukraine, la Syrie, Poutine ( sélection) :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
 
 
 

 

Appel à un rassemblement

 le samedi 16 mars 15h30 Place de la République – Paris

Pour la Paix, la Liberté et la Démocratie en Syrie

 

2011 – 2024 : Une Syrie martyrisée,

 mais un peuple fier de sa révolution 

 

Il y a 13 ans, les Syriens sont descendus dans la rue par millions, dans toutes les villes, pour exiger malgré 40 années de dictature de la famille Assad leur droit à la liberté et à la démocratie.

La seule réponse du pouvoir à ces manifestations pacifiques fut une répression meurtrière qui, en les plaçant en légitime défense, a amené le peuple syrien à résister par la lutte armée.

Bachar Al Assad a libéré en août 2011 des centaines d’extrémistes djihadistes des prisons syriennes. Il a ainsi semé les graines de l’horreur dont Daech a été le fruit vénéneux, et un pseudo alibi pour qualifier de "terroristes" toutes les forces d’opposition. Et sa barbarie s’est appuyée sur celles de la Russie et de l’Iran.

Les résultats de cette politique de terreur ce sont plus de 500.000 morts, des dizaines de milliers de disparus, des dizaines de milliers de tués sous la torture, 4 millions de réfugiés.

Et pourtant, la société civile est l’honneur du peuple syrien. Elle maintient la flamme de la révolution syrienne en gardant le cap vers une Syrie libre et démocratique, débarrassée du régime de Bachar Al-Assad, dans un combat exemplaire contre l’impunité pour les responsables de crimes contre le peuple syrien.

 2020 : En Allemagne, première plainte pour crimes contre l’humanité visant les attaques chimiques du régime syrien. Après l’Allemagne, la France et la Suède ont ouvert une procédure judiciaire sur l’usage d’armes chimiques.

 2021 : La Syrie a perdu son droit de vote au sein de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC)

 2023 

 Bachar Al-Assad est visé par un mandat d’arrêt international de la justice française après les attaques chimiques de 2013 en Syrie

 Des accusations de torture à l’encontre du régime de Bachar Al-Assad ont conduit le Canada et les Pays-Bas à saisir la Cour internationale de justice (CIJ).

 Le 29 mars, deux juges d’instruction français ont pris une décision historique en mettant en accusation trois hauts responsables du régime de Bachar Al-Assad, afin qu’ils soient jugés aux assises pour la mort des deux franco-syriens arrêtés en 2013 et déclarés morts par le régime en 2018.

- 2024 : À Washington, une loi anti-normalisation avec le régime Assad a été approuvée à une écrasante majorité à la Chambre des représentants. Elle permet également de prolonger jusqu’en 2032 la loi Caesar, votée en 2019, qui sanctionne toute personne ou entité apportant un soutien au régime syrien.

Nous avons un devoir de solidarité vis-à-vis des Syriens pour qu’ils reprennent en main leur destinée face à ce régime qui pratique le terrorisme d’État et qui commet des crimes contre l'humanité.

 

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6 mars 2024 3 06 /03 /mars /2024 21:23

 

Face à la catastrophe en cours, celles et ceux qui combattent pour la justice, la solidarité internationale, qui luttent  contre l'antisémitisme et tous les racismes, ont besoin de se retrouver et de discuter de la situation et des initiatives possibles.

Dans le cadre du Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR) soutenu par Memorial 98, une nouvelles rencontre poursuit la réflexion déjà entamée lors de précédentes rencontres

 Vous êtes invités à participer en vous inscrivant ( présentiel ou Zoom) dans un esprit d'ouverture et de confrontations des idées et des ressentis.

Nous reproduisons ci-dessous les déclarations récentes du RAAR, à retrouver également sur le site internet https://raar.info/

MEMORIAL 98

Rencontre/débat du RAAR
 
Israël/Palestine: faire face à la tragédie actuelle
Avec Denis Charbit, Professeur de science politique à l'Université ouverte d'Israël, militant pour une paix juste au Moyen-Orient
A partir de la situation tragique actuelle, nous aborderons l’histoire du conflit israélo-palestinien et discuterons certains de ses concepts fondamentaux, comme ceux de sionisme ou d’antisionisme, ainsi que leurs usages passés et présents.
Il s’agira également de réfléchir aux répercussions de la guerre en cours sur la lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes.
Inscription obligatoire: raarevenements@gmail.com
 

Pour un cessez-le-feu immédiatement

Le drame qui s’est produit ce 29 février à Gaza, amenant la mort d’une centaine de personnes, dont certaines tuées par des soldats israéliens, lors d’une distribution de vivres, montre dans quelle situation catastrophique se trouve la population de Gaza. L’événement ne peut qu’inquiéter sur le comportement des soldats israéliens et leur encadrement. Il y a aujourd’hui 30 000 morts, en grande majorité des civil.es, beaucoup d’enfants parmi eux. C’est insupportable.
Nous avons condamné avec force le 7 octobre, massacre anti-israélien et antisémite à la fois. Mais l’action militaire israélienne qui a suivi donne lieu à un massacre et à une catastrophe humanitaire. Elle doit s’arrêter sans délai.
Le RAAR se joindra aux actions menées pour exiger un cessez-le-feu, qui permette à la population de Gaza de revivre et aux otages encore détenu.es d’être libéré.es. Il y a urgence.

 

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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 23:52

 

Face à l'agression impérialiste de Poutine à l'encontre de l'Ukraine, face également à l'assassinat de ses opposants dont le dernier en date est Alexei Navalny, une partie de la gauche française et internationale a perdu la boussole de la solidarité.
Alors que toute la gauche devrait se trouver à la tête du combat pour l'Ukraine et contre le fascisme poutinien, on assiste à une dérive délétère.
Nationalisme et alignement sur un camp décrété progressiste ("campisme") conduisent a l'attitude catastrophique de certains partis de gauche, comme LFI et le PCF.
Ces partis rejettent ainsi l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne sous prétexte, déclare LFI, que  "l'entrée de l'Ukraine en Europe "menacerait nos droits sociaux, notre industrie et notre agriculture"

Mélenchon lui-même, qui considère que Poutine et la Russie sont "des partenaires", en rajoute en exigeant qu'on supprime le soutien ( qu'il nomme privilèges" ) à une agriculture ukrainienne qui fait face à la guerre et qui subit de nombreux blocages pour écouler sa production

 

Ces partis, souvent complaisants avec Poutine et la dictature chinoise, ainsi qu'avec le bourreau syrien Bachar-El-Assad, n'apportent aucun soutien à la population ukrainienne agressée et massacrée par l'impérialisme de Poutine.
Actuellement, Fabien Roussel chef du PCF et Manuel Bompard, coordonnateur de LFI,  passent leur temps à dénoncer ceux qui à gauche sont engagés dans le soutien à l'Ukraine.
Une campagne est ainsi déclenchée contre Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-Place Publique aux européennes, en raison de sa prise de position sur l'Ukraine.
Il a appelé à mettre en place au niveau européen une "économie de guerre" afin de produire les munitions dont manquent cruellement les soldats ukrainiens.
Ceux-ci doivent défendre leur territoire, malgré la pénurie de matériel et de munitions qui les handicapent quotidiennement, alors que l'armée russe croule sous les armes et matériels sophistiqués..
Ces propos sont manipulés afin de faire croire que Glucksmann appelle à entrer directement en guerre contre la Russie. Fabien Roussel évoque ainsi les "millions de morts" de la première guerre mondiale, qui fut rappelons-le, une guerre entre deux blocs impérialistes également coupables. Tout autre est la situation de l'Ukraine qui se défend face à une invasion et à d'innombrables crimes de guerre.
Les injures personnelles pleuvent sur ce tête de liste, reprenant des thèmes directement issus de l'extrême-droite, laquelle se découvre également " pacifiste". Celle-ci s'aligne sur les positions de Trump, qui comme son acolyte Poutine, la soutient partout
Nous ne partageons pas bien de positions de Raphaël Glucksmann mais nous le soutenons face aux calomnies qui le visent et nous souvenons de son rôle dans les campagnes pour la reconnaissance du génocide des Ouïgours en Chine, eux aussi abandonnés par  LFI et PCF, qui n'ont pas voté à l’Assemblée nationale en faveur de cette reconnaissance.
A l'inverse de ces divisions délétères, les huit confédérations  syndicales du pays se sont unies  aux côtés de la population ukrainienne et notamment des salarié.es de ce pays qui subissent le poids de la guerre imposée par Poutine ( ci-dessous).
Avec ce front syndical et toutes les associations et personnes qui se mobilisent quotidiennement en soutien à l'Ukraine  syndicales nous continuerons à marcher dans tout le pays avec cette exigence internationaliste :
"Poutine assassin, Russie hors d'Ukraine"

 

 

MEMORIAL 98

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18 février 2024 7 18 /02 /février /2024 16:34

 

Texte du tract nazi accompagnant l'Affiche Rouge. Il désigne les ennemis prioritaires : les étrangers et les Juifs

L'entrée de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon constitue une grande avancée.

Cette décision représente un hommage mérité et tardif à tous les résistants anti-nazis d'origine étrangère.

Nous avons d'ailleurs porté cette exigence depuis plusieurs années en dénonçant les attaques de l'extrême-droite contre la mémoire de Manouchian et des autres FTP-MOI.

L'effet de l'honneur fait à Manouchian entraîne déjà une information plus large et riche sur le combat anti-nazi et internationaliste de ces apatrides, " métèques", Juifs menacés de camps de la mort, Espagnols et Italiens déjà vétérans du combat anti-fasciste. 

Ils ont souvent été les pionniers de la résistance aux nazis, notamment dans le cadre des FTP-MOI ("main d’œuvre immigrée ") car ils connaissaient et comprenaient le danger mortel que représentaient le nazisme et ses alliés, prêts à collaborer à la construction d'une Europe hitlérienne. Ce sont d'ailleurs des policiers français des Brigades spéciales ( BS) qui ont traqué les FTP-MOI et ont réussi à les faire tomber. Cette dimension ne doit jamais être oubliée

Ils ont été pourchassés et assassinés par les nazis, notamment pour le groupe dit de l'Affiche Rouge, fusillés avec Manouchian le 21 février 1944 au Mont-Valérien .

Une mention particulière pour Olga ( Golda) Bancic ( ci-dessus), Juive roumaine guillotinée après avoir été atrocement torturée, le 10 mai 1944, à Stuttgart, le jour même de son trente-deuxième anniversaire. Elle a été arrêtée en novembre 1943 et  condamnée à mort avec les autres membres du groupe le 21 février 1944.
Elle symbolise les femmes immigrées engagées dans la lutte contre le nazisme en France.

Il y a également une dimension particulière concernant Manouchian lui-même, au delà de son rôle dans la direction des FTP-MOI. Missak Manouchian ainsi que sa compagne Melinée étaient des orphelins du génocide des Arméniens de 2015.

Alors même que Manouchian est honoré ici, ce génocide n'est toujours pas reconnu par l'Etat turc. On imagine d'ailleurs la rage d'Erdogan face à la panthéonisation d'Arménien, porteur de la mémoire du génocide qu'il s'acharne à nier . C'est également le cas pour le régime dictatorial d'  Azerbaïdjan qui vient de procéder à une épuration ethnique du Haut-Karabah arménien . 
Le lien entre les génocides du 20e siècle, notamment celui des Arméniens et la Shoah, représente un aspect crucial du combat contre les racismes et les négationnismes qui pouruivent l'oeuvre des bourreaux.

Hitler lui–même trouvait un encouragement dans la manière dont le génocide arménien était nié
« Mais qui se souvient encore du massacre des Arméniens ? » déclarait ainsi Hitler dans une allocution aux commandants en chef de l'armée allemande le 22 août 1939 prononcée à Obersalzberg , quelques jours avant l'invasion de la Pologne. Le texte de ce discours est conservé aux Archives nationales de Washington ( USA)

Les Juifs, au premier rang de la haine des nazis.

Tout au long de la trajectoire sanglante du nazisme, Hitler a désigné les Juifs comme la cible principale de son combat

À compter de la Nuit de Cristal 1938, le cadre de l’extermination de masse des Juifs, déjà présent dans les premiers programmes du parti nazi dès les années 1920 et dans "Mein Kampf "( Rééditer Mein Kampf ?) , se profile à l’horizon. Il sera martelé par Hitler le 30 janvier 1939 dans un discours au Reichstag :

« Aujourd’hui, je serais encore un prophète : si la finance juive internationale en Europe et hors d’Europe devait parvenir encore une fois à précipiter les peuples dans une guerre mondiale, alors le résultat ne serait pas la bolchevisation du monde, donc la victoire de la juiverie, au contraire, ce serait l’anéantissement de la race juive en Europe » Le "judéo-bolchevisme" est érigé en enemis suprême

Cette dimension de la traque spécifique des Juifs est un peu effacée dans la panthéonisation actuelle, sans qu'il soit évidemment question pour nous d'opposer les différentes mémoires des victimes du nazisme. Cette occultation est parfois intensifiée par la désignation des fusillés et autre victimes par leur nationalité d'origine sans que soit mentionnée leur judéité. On trouve cela dans de très nombreux textes, souvent de bonne foi. Ainsi ici  l'auteure énumère" les Hongrois Joseph Boczov, Thomas Elek et Emeric Glasz, 

les Polonais Maurice Fingercwajg, Jonas Geduldig, Léon Goldberg, Szlama Grzywacz, Stanislas Kubacki, Marcel Rajman, Willy Schapiro et Wolf Wajsbrot, et la Roumaine Olga Bancic." sans mentionner qu'il s'agit de personnes tous et toutes Juif.ves 

C'est d'autant plus important que des survivants juifs des FTP-MOI ont ensuite été victimes de l'effacement de leur présence, considéré comme pas assez "française". Il s'agit notamment du discours imposé par Maurice Thorez dirigeant du PCF qui a sans cesse cherché à "franciser " la Résistance

Pire encore, des héros juifs de le Résistance d'obédience communiste, ont été victimes de persécutions antisémites et de procès dans le pays d'origine où ils étaient repartis afin d'y " construire le socialisme" sous contrôle de la dictature stalinienne. Le cas le plus emblématique est celui d'Arthur London, communiste tchécoslovaque dirigeant de la MOI et responsable de l'activité des FTP-MOi en direction des sodats allemands. Il retourne en Tchécoslovaquie après la guerre et se retrouve victime d'un procès stalinien dont la majorité des accusés sont juifs et accusés de complot "sioniste et nazi" Il décrit la persécution dans son livre L'Aveu ( Folio): 

"Ses tortionnaires– des policiers tchèques supervisés par des Russes du KGB – l’interrogeaient sur les communistes qui étaient avec lui dans les Brigades internationales, en Espagne. Chaque fois que London
donnait le nom d’un Juif, et cela arrivait souvent, les interrogateurs notaient dans leur rapport : « sioniste » London leur disait : « Non, Untel n’est pas sioniste, c’est un vieux militant communiste ». Et on lui répondait : « Nous sommes dans un pays socialiste, l’antisémitisme est illégal et il est interdit d’utiliser le mot “Juif”.
C’est pourquoi nous écrivons “sioniste” ".

Le prise compte de la dimension juive dans la résistance antinazie constitue donc un enjeu important.

Les contradictions et contorsions de Macron

Macron est engagé dans un tournant à droite toute, notamment dans le domaine de l'immigration,  comme en témoigne sa loivotée avec les voix sollicitées des LR de Ciotti et celles du RN et qui introduisait des éléments de "préférence nationale" .

De plus il s'est ensuite engagé dans la  remise en cause du droit du sol.

Il ne s'agit pas de Mayotte seulement mais d'un danger grave de la reprise d'une croisade de l'extrême-droite contre le droit à la nationalité française des es enfants d'origine étrangère nés en France. C'est une rupture capitale de la tradition séculaire en la matière, sous l'influence de la théorie délétère du "Grand remplacement". Cette remise en cause du droit du sol résonne avec le sort des étrangers et de  et c'est en référence directe au sort des étrangers dans la guerre et la Résistance. Des milliers d'enfants juifs nés en France ont été considérés par Vichy comme des étrangers et de nombreuses naturalisations ont été annulées. Notons que Manouchian lui-même s'est vu refuser une  demande de naturalisation.

Macron manipule ainsi la mémoire et multiplie les manœuvres politiciennes, y compris en allant chercher l'absolution dans un interview à l'Humanité

Le scandale RN

 Marine Le Pen n'a rien à faire dans la cérémonie au Panthéon, comme le RN n'avait pas sa place dans la marche contre l'antisémitisme du 12 novembre. C'est une injure à la mémoire des résistants antinazis venant de la part de celle qui dirige un parti fondé par des collabos et des Waffen SS (ci-dessous) et qui n'a jamais cessé de promouvoir le racisme et la discrimination en fonction de l'origine.

 

Le RN provoque un scandale supplémentaire par la présence de Jordan Bardella qui nie l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen.

C'est une injure particulière à l'égard des nombreuses victimes juives honorées le 21 février et dont la mémoire est ainsi salie

La mémoire des résistant.es antinazies, ainsi que celle des victimes de la Shoah et de tous les génocides et crimes contre l'humanité, nourrit au quotidien notre combat contre le fascisme et tous les racismes

Nous pensons aux morts du 21 février 1944 assassinés par les nazis ( ci-dessous)

Ce sont nos camarades et nous chérissons leur souvenir

  • Celestino Alfonso (AR : dont la photo figure sur l’Affiche Rouge), Espagnol, 27 ans 
  • Olga Bancic, Juive roumaine, 32 ans 
  • Joseph Boczov [József Boczor ; Wolff Ferenc] (AR), Juif hongrois, 38 ans 
  • Georges Cloarec, Français, 20 ans 
  • Rino Della Negra, Italien, 19 ans 
  • Thomas Elek [Elek Tamás] (AR), Juif hongrois, 18 ans 
  • Maurice Fingercwajg (AR), Juif polonais, 19 ans 
  • Spartaco Fontanot (AR), Italien, 22 ans 
  • Jonas Geduldig, Juif polonais, 26 ans 
  • Emeric Glasz [Békés (Glass) Imre], Juif hongrois, 42 ans 
  • Léon Goldberg, Juif polonais, 19 ans 
  • Szlama Grzywacz (AR), Juif polonais, 34 ans 
  • Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans 
  • Cesare Luccarini, Italien, 22 ans 
  • Missak Manouchian (AR), Arménien, 37 ans 
  • Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans 
  • Marcel Rajman (AR), Juif polonais, 21 ans 
  • Roger Rouxel, Français, 18 ans 
  • Antoine Salvadori, Italien, 24 ans 
  • Willy Schapiro, Juif polonais, 29 ans 
  • Amedeo Usseglio, Italien, 32 ans 
  • Wolf Wajsbrot (AR), Juif polonais, 18 ans 
  • Robert Witchitz (AR), Français, 19 ans

 MEMORIAL 98

voir aussi

http://www.memorial98.org/article-35765621.html livre Missak

http://info-antiraciste.blogspot.com/2019/04/genocide-des-armeniens-un-combat.html négationnisme

 


 

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26 janvier 2024 5 26 /01 /janvier /2024 19:23

Invitation à une rencontre publique de débat avec le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR) soutenu par Memorial 98

https://raar.info/

 

PLUS QUE JAMAIS, CONTRE L’ANTISÉMITISME ET TOUS LES RACISMES !
Débattons et agissons ensemble
Dimanche 28 janvier à partir de 13h30
Salle du Maltais Rouge, 40 rue de Malte, 75011 Paris (métro République ou Oberkampf)
Invité.es :
Hanna Assouline, porte-parole des Guerrières de la Paix (Mouvement de femmes pour la paix, la justice et l’égalité)
Christophe Daadouch, co-président du Gisti (Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés)
La situation actuelle est dramatique et lourde de très nombreux dangers qui touchent aux combats fondamentaux du Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR).
La guerre en Israël/Palestine aggrave un contexte déjà hautement tendu.
En France, on assiste depuis le 7 octobre à une très forte augmentation des actes antisémites (4 fois le total des actes de l’année 2022). En même temps, de nombreux actes de haine touchent des mosquées.
L’extrême-droite est à l’offensive allant jusqu’à organiser des expéditions racistes contre des quartiers populaires, comme à Romans-sur-Isère. Le RN se présente comme candidat au pouvoir et bénéficie largement de la loi discriminatoire sur l’immigration votée par les droites et l’extrême droite.
Cette situation et ces dangers nécessitent un large débat afin de créer les conditions d’une réaction la plus large possible contre l’antisémitisme et tous les racismes, contre l’extrême-droite et les discriminations.
Le RAAR poursuit son action de débat public et de rassemblement et organise dans ce but une réunion publique le 28 janvier, ouverte à toutes celles et à tous ceux qui partagent nos préoccupations et nos luttes.
Les deux thèmes qui y seront abordés sont les suivants :
la lutte contre l’antisémitisme dans le contexte de la guerre en Israël et Palestine, avec Hanna Assouline ;
l’actualité de la lutte contre le racisme au lendemain de l’adoption de la loi immigration, avec Christophe Daadouch.
Il s’agit d’échanger largement autour des différents aspects de la situation présente et d’avancer vers les projets communs d’actions et de débats que l’actualité appelle. Débattons et agissons ensemble !
Inscription obligatoire par mail en écrivant à l’adresse suivante : raarevenements@gmail.com

 

Gaza, pour un cessez-le-feu immédiat !

Le drame humanitaire se poursuit et s’intensifie à Gaza.

Pour un cessez-le-feu immédiat !

Alors qu’approche la fin du 3e mois de guerre entre Israël et le Hamas, la situation humanitaire à Gaza est toujours plus désastreuse.

A la mort de milliers de civil-es s’ajoute la destruction massive des habitations par les bombardements de l’armée israélienne. La population civile, dont beaucoup d’enfants, se retrouve bloquée, sans possibilité de s’abriter ni de se protéger. De plus, la situation sanitaire s’aggrave, la plupart des hôpitaux ayant été mis hors service depuis le début de la guerre. Enfin, l’ensemble de la bande de Gaza risque d’atteindre dans les prochaines semaines un niveau élevé d’insécurité alimentaire, qui pourra aller jusqu’à la famine.

Malgré le vote par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution du 22 décembre réclamant l’acheminement « immédiat » et « à grande échelle » de l’aide humanitaire à Gaza, celle-ci ne connaît pas d’augmentation significative. En même temps, des ministres du gouvernement Netanyahou évoquent avec insistance la perspective d’un départ massif des habitant-es de Gaza hors de ce territoire. Il s’agit en réalité d’un projet d’expulsion, voire de retour des colonies israéliennes évacuées en 2005.

En Cisjordanie, un climat de guerre et l’utilisation de moyens militaires démesurés aboutit à la mort de nombreux-ses Palestinien-nes et à la radicalisation de colons d’extrême-droite qui se sentent conforté-es. Cette politique renforce également la popularité croissante du Hamas ainsi que du Hezbollah, créant ainsi de nouveaux dangers pour la population israélienne. Déjà traumatisée par les massacres anti-israéliens et anti-juifs du 7 octobre, celle-ci continue de subir des attaques de roquettes, tandis que de nombreux-ses Israélien-nesont être évacué-es dans le nord du pays.

Afin de sortir de la situation actuelle, lourde de risques extrêmes pour les populations israéliennes et palestiniennes, un cessez-le-feu simultané est nécessaire et urgent ; il doit aussi permettre la libération des otages que le Hamas retient scandaleusement. C’est d’ailleurs ce que réclament en Israël des milliers de manifestant-es exigeant que priorité soit donnée au retour des otages plutôt qu’à la guerre à outrance. Des mobilisations judéo-arabes pour la paix sont également organisées, notamment par la coalition « Standing Together » (Omdim Beyachad). La création d’un État palestinien s’inscrit dans cette perspective, qui s’oppose au double blocage mortifère de la paix par le gouvernement Netanyahou et par les dirigeants du Hamas.

Le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR) réaffirme sa solidarité avec les populations civiles de Gaza et de Cisjordanie, qui ne sont pas responsables des crimes du Hamas et de ses alliés, mais aussi avec les victimes du 7 octobre.

Paris, le 31 décembre 2023

Le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)

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6 novembre 2023 1 06 /11 /novembre /2023 11:49

 

Jordan Bardella, président du RN, prétend lutter contre l'antisémitisme et en même temps il veut blanchir Jean-Marie Le Pen de ce même antisémitisme, comme le montre sa déclaration ci-dessus du 5 novembre 2023. Il crache ainsi à la figure des millions de Juifs et de Roms assassinés dans les chambres à gaz nazies et à propos desquelles le fondateur du FN répetait sans cesse qu'elles ne constituaient qu'un "détail de la Deuxième Guerre mondiale" "

Jusqu’à l'ultime moment du congrès du Front National d’intronisation de sa fille Marine à Tours en 2011, JM Le Pen a tenu a marquer l‘importance de son engagement antisémite, au côté de ses attaques contre l'immigration.

Ainsi après que le service d’ordre de ce congrès ait agressé un journaliste portant un nom juif, Jean-Marie Le Pen déclarait: " ... il a cru bon de dire qu'il était juif et que c'est pour cette raison qu'on l'avait expulsé, ce qui ne se voyait ni sur sa carte ni, si j'ose dire, sur son nez...".

Il était aussi revenu longuement sur  ses différents « dérapages » en se présentant en victime : « Parallèlement, le Front National a été victime d’une véritable persécution judiciaire et médiatique orchestrée par la police de la pensée.« Durafour crématoire », « détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale », « inégalité des races »… Tous mes propos ont été détournés de leur sens réel afin de me juger en sorcellerie parce que je refusais de me soumettre à la dictature de la Police de la pensée..."

À la veille de passer partiellement la main, Le Pen tenait ainsi à marquer profondément la matrice antisémite de son mouvement.

Pour lui, la revanche de la Deuxième guerre mondiale et des années 30 était toujours d’actualité. C’est le sens de l’obsession du « détail » que représenterait la Shoah, reprise  régulièrement depuis 1987 .

C’était aussi le sens de références codées  à Laval ou, à propos de Sarkozy et des ses "trois grand-parents étrangers" au statut des Juifs promulgué par Pétain. Depuis son retrait de la direction, Le Pen a poursuivi dans la même veine

 

 
La complaisance antisémite de Bardella ne s'arrête pas à ses mensonges concernant le président du FN. Il est lui-même directement lié à un négationniste dont il a été l’assistant au Parlement européen. Il s’agit de Jean-François Jalkh, dirigeant du FN qui avait offert de février à juin 2015 un emploi (fictif?)  au président actuel du RN 
Pour les besoins de sa campagne du 2e tour de la présidentielle en 2017, Marine Le Pen avait nommé Jalkh « président du FN » car elle prétendait ne plus être la dirigeante du FN mais une candidate au dessus des partis.
C’est alors qu’on avait découvert que Jalkh avait défendu des thèses négationnistes en "doutant" de l'utilisation du Zyklon B dans les chambres à gaz. Il déclarait  en 2000 à une chercheuse qui l’interrogeait sur ce point :
«Le problème des chambres à gaz, mais moi je dis qu'on doit pouvoir discuter même de ce problème. [...] Il se fait que j'ai été amené à lire, par exemple, des ouvrages de gens qui sont des négationnistes ou des révisionnistes. [...] Même un type comme Faurisson, il dit: Moi je vous demande, je pose un certain nombre de questions sur le plan technique. [...] Sur l'utilisation d'un gaz par exemple, qu'on appelle le Zyklon B, moi je considère que d'un point de vu technique, il est impossible, je dis bien impossible de l'utiliser dans des [...] exterminations de masse.»
On retrouve ici la référence à Faurisson, mentor et inspirateur du négationnisme, héros de Dieudonné qui le fit acclamer au Zénith  et dont Jalkh dit le plus grand bien dans la suite de son entretien avec la chercheuse, laquelle dispose de l’enregistrement.
 
Face au scandale, la cheffe du FN avait du mettre fin à ses fonctions de président intérimaire. 
Jordan Bardella, dirigeant du FN, est parfaitement au courant de ces révélations sur Jalkh. Pour autant il n'a jamais pris de distance avec cet adepte de Faurisson ni ne s'est dissocié de son ancien employeur. Il faut dire que lui-même est de notoriété publique proche de Frédéric Chatillon, conseiller de Marine Le Pen, ancien chef du GUD, connu pour son antisémitisme et ses références néo-nazies. Or Chatillon est aussi un grand ami…de Faurisson avec qui il pose ici en compagne de Dieudonné. On le retrouve aussi ci-dessous aux côtés de Marine Le Pen

 

Lorsqu'il employait Bardella en 2015, Jalkh était déjà clairement identifié à une mouvance antisémite et pétainiste.
Dès 1991, en tant que membre du bureau politique du FN, il avait participé à une cérémonie d'hommage à Pétain dans l’Église des intégristes de Paris.
Comme le décrit Le Monde du 27 juillet 1991: « Près de deux cents personnes se sont rassemblées, mardi 23 juillet, dans l'église Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris, pour célébrer le quarantième anniversaire de la mort du maréchal Pétain, à l'appel de l'association nationale " Pétain-Verdun ". Le président de l'association, M. Robert de Perier, un membre du bureau politique du Front national, M. Jean François Jalkh, ainsi que l'ancien chauffeur officiel du maréchal Pétain, ont assisté à cette cérémonie. Dans un message lu à l'assemblée, un évêque traditionaliste, Mgr Bernard Teissier de Mallerais, a appelé les participants " à continuer à oeuvrer pour la restitution de l'honneur outragé de ce grand soldat ", et " à expier par [leur] prière et [leur] action le péché public commis par ses juges" lors du procès qui l’avait condamné à mort.

Bardella prétend participer à une manifestation contre l'antisémitisme organisée le 12 novembre par le président du Sénat et la présidente de l'Assemblée nationale. Sa présence ainsi que celle de Marine Le Pen, amie de Frédéric Chatillon à qui elle confie la communication du RN, constituerait un affront et une insulte à la mémoire des Juifs tués par les nazis, dont les disciples français figurent parmi les fondateurs du Front National, comme le montre la galerie de portraits ci-dessous. Lors de la célébration des 50 ans du parti (FN/RN), en octobre 2022, Marine Le Pen a réaffirmé ne rien rejeter de ce qui faisait l’histoire du Front national, fondé par des nostalgiques de la collaboration pétainiste et un ancien de la Waffen-SS.

MEMORIAL 98

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4 novembre 2023 6 04 /11 /novembre /2023 01:44

                      Tags antisémites dans différents quartiers de Strasbourg 2 novembre 2023

 La grande synagogue de Berlin en flammes lors de la Nuit de Cristal

Retrouvons nous le jeudi 9 Novembre à 18 H 30 devant le gymnase Japy  (2 rue Japy 75011, métro Voltaire ou Charonne) afin de rendre hommage aux victimes de la Nuit de Cristal nazie et de tous les génocides et d'affirmer notre détermination à combattre l'extrême-droite et toutes les idéologies de haine

Memorial 98, avec ses partenaires et soutiens, organise pour la 10e année consécutive, un rassemblement en mémoire des victimes de la « Nuit de Cristal », pogrom d’État commis par les nazis le 9 novembre 1938, contre les Juifs d’Allemagne, d’Autriche et des Sudètes et vous invite à y participer. 

Le gymnase Japy est un lieu particulier de mémoire puisque c’est là que furent parqués les Juifs raflés par la police de Vichy dès 1941, avant d’être déportés vers les camps d’extermination nazis.
Nous allumerons des bougies du souvenir, avant des prises de parole qui rappelleront que la mémoire des génocides nourrit nos combats actuels contre le racisme et le fascisme.

En plein cataclysme en Israël et Palestine  et alors que les actes antisémites et racistes connaissent une augmentation vertigineuse en France et dans toute l'Europe, nous nous rassemblons afin de commémorer la Nuit de Cristal nazie qui annonçait la Shoah.

Ce rassemblement est notamment soutenu par nos partenaires du collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme) alors que les Arméniens du Haut-Karabah viennent de subir de la part de l'Azerbaïdjan une épuration ethnique et une expulsion de leur territoire historique.

D'autres partenaires et soutien de ce rassemblement sont l'association Ibuka qui regroupe les rescapés du génocide des Tutsis au Rwanda ainsi que le Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les racismes, ainsi que le MRAP

Memorial 98

La Nuit de Cristal: une étape majeure de la persécution des Juifs 
 
Le terme même de "Nuit de Cristal" est un euphémisme inventé par les nazis en référence . En Allemagne on utilise le terme "November pogrom" ou même " November Reich's pogrom" pour bien marquer que les violences étaient  organisées par les nazis au pouvoir, comme indiqué ci-après. Contrairement à la propagande du régime, il ne s'agissait absolument pas d'une "réaction populaire" 
Lors de cette vague de violences entièrement organisée par les nazis, plusieurs centaines de personnes juives furent tuées et plusieurs centaines d'autres se suicidèrent. A Berlin et Vienne uniquement, 400 morts par suicides furent dénombrés.
Le chiffre total des victimes juives se monta à plus de 2500. 
Vingt-six mille personnes furent arrêtées et pour certaines jetées dans des camps de concentration. Deux cent soixante-quinze synagogues furent brûlées ou détruites ( voir ici le déroulement organisé par les nazis).  
                        Magasin juif vandalisé, portant l'inscription  "Juda (Juif) crève!"
 
Dans la montée du nazisme et du fascisme en Europe, la Nuit de Cristal  a représenté un jalon important.
Les nazis, au pouvoir depuis 1933, franchissaient une nouvelle étape avec cette vague de violences antisémites commises au vu et au su de toute l'Europe. 
Les images des synagogues incendiées, des enfants, des femmes et des hommes assassinés, arrêtés en masse, frappés et humiliés en public ne pouvaient pas être ignorées. 

Pourtant, en France les informations venues d'Allemagne ne changèrent pas la situation; ni à la politique de refoulement des Juifs qui tentaient de fuir l'Allemagne, ni à la politique de laissez faire face à Hitler. La France fut ainsi la seule grande démocratie à ne pas avoir dénoncé officiellement les massacres perpétrés dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938.
Ainsi s’annonçait déjà la participation active du régime de Vichy à la déportation des Juifs de France et à la Shoah. Moins de deux ans après la Nuit de Cristal, Pétain édictait le statut d’exclusion des Juifs et s’inscrivait dans la galaxie nazie.
 

 


 

Nuit de Cristal: les SA, les SS et la Gestapo en action

Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendrait, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe».

Le premier acte en sera un vaste pogrom organisé dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à émigrer.

L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade allemand Vom Rath leur offrit un prétexte idéal.

Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Vom Rath.

Hitler prépare alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich sont menacés par les Juifs. Le quotidien officiel du parti nazi, le "Völkischer Beobatcher", dirigé par Goebbels, écrit ainsi le 8 novembre, alors que Vom Rath est encore vivant :

 "… Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"

Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prennent la précaution de confisquer chez les Juifs  tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.

Lorsque Vom Rath décède, le 9 novembre, l’organisation de la terreur est en place.

Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier se trouve à Munich, avec la « vieille garde » des Sections d’assaut du parti nazi (SA). Ils sont réunis comme chaque année pour commémorer la tentative de putsch nazi de 1923 qui a également eu lieu le 9 novembre.

 Hitler quitte l'assemblée sans prononcer de discours et déclare:

"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"

C'est Goebbels, ministre de la Propagande, qui se charge d'annoncer publiquement le décès de Vom Rath devant l'assemblée des SA, et également d'inciter au pogrom.

Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion  et téléphonent des instructions à leurs sections régionales.

Pour les troupes nazies, il s'agit d’abord  d'incendier les synagogues, sans laisser les pompiers intervenir, de détruire les magasins juifs et d’y apposer des pancartes "Mort à la juiverie internationale", ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.

Dans le même temps, un message secret est diffusé depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) de Berlin.

Pour la Gestapo, il s'agit d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une « extrême rigueur » les Juifs trouvés avec des armes.

Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présente un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décide de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.

Goebbels commente : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »

Il décrit ensuite précisément son action, motive les indécis. Il est ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » part attaquer les Juifs de  Munich.

Selon les directives de Goebbels, la seule réserve est de ne pas apparaître en tant qu'organisation officielle. La fiction de la « réaction populaire » doit être maintenue.

Aussi, les SA et les SS s'habillent en civil et passent à l'acte dès 1 heure de matin.

Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche et Sudètes annexées, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subissent l'assaut.

Les synagogues sont pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquent les magasins juifs qui sont facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance nazie a exigé que le nom du propriétaire soit peint sur la vitrine en grandes lettres. 

 

MEMORIAL 98

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3 octobre 2023 2 03 /10 /octobre /2023 21:53

 

Hélène Carrère d'Encausse a donc bénéficié d'un hommage national : cette "spécialiste" de la Russie  a  pourtant accumulé les erreurs et les fautes par complaisance envers Poutine. Elle a aussi profité de son audience en Russie pour y débiter des énormités racistes et antisémites (ci-dessous)                                                                               
Le président russe lui a d'ailleurs rendu hommage et a déclaré espérer que son "héritage" aiderait à améliorer les relations entre Moscou et Paris.
Quant à Macron, il a eu recours à la complaisance et à l'approximation en évoquant lors de l'hommage national de ce jour le "trouble" et la "colère" qu'elle a ressentis après l'invasion : "Ce fossé sanglant creusé entre l'Europe et la Russie lui passait en plein cœur, écartelant sa propre histoire" a t-il commenté. Il a jouté que la "nation s'incline" devant le parcours de l'académicienne profondément réactionnaire qui s'opposait obstinément à toute féminisation des termes portant sur les métiers et fonctions.
Elle a servi de caution à toutes les politiques "indulgentes " à l'égard de Poutine, dont les crimes ont débuté bien avant l'Ukraine, de la Tchétchénie à la Syrie en passant par l'assassinat de journalistes et de responsables politiques.
En décembre 2014, dans Le Journal du dimanche, elle minimise ainsi la gravité l’annexion de la Crimée et accumule les absurdités « Certes, le basculement de la Crimée dans le giron russe n’a pas été légal au regard du droit international, mais je ne parlerais pas pour autant d’“annexion”. Davantage d’une modification des frontières (!) qui n’a pas été réglée par le biais d’un accord international. »
 
Ses marques de complaisance à l’égard de Poutine sont nombreuses, y compris récemment. En 2020, lors d’un entretien accordé à Pascal Boniface de l'IRIS ( lui-même très opportuniste à l'égard du Kremlin ) elle déclare : « Poutine, qui est tout sauf un imbécile, n’a évidemment pas été empoisonner Navalny », jurant même que « la Russie n’est pas un système policier : elle a un système policier, comme tout État normal ».
 
Elle affirme dans Marianne le 16 février 2022, soit une semaine avant l’entrée des chars russes en Ukraine, en parlant de Poutine : « C’est un homme rationnel, conscient des risques, qui sait que l’Ukraine est un très grand pays, trop essentiel à la Russie pour qu’il puisse se lancer dans des actions inconsidérées. »
Toujours à quelques jours du début de la guerre, elle assure qu’il aurait, « chevillé dans le cœur », le souci de ne pas rompre avec les Européens (Le Point, 8 février 2022.)
 
Elle critique même la résistance de l'Ukraine à Bakhmout en déclarant en décembre dernier " ne pas comprendre pourquoi les Ukrainiens s'obstinent" dans cette ville de Bakhmout, "déjà à trois quarts détruite" : "Peut-être n'a-t-elle pas besoin d'être entièrement détruite",
"J'ai l'impression que c'est un entêtement des deux côtés (russe et ukrainien, ndlr)", a-t-elle expliqué, précisant qu'elle ne voyait pas en quoi résidait l'intérêt de l'Ukraine dans cette bataille. "À mon avis, ils feraient mieux de laisser tomber la ville"
Racisme et antisémitisme
Mais elle a aussi profité de son accueil dans les médias russes pour y distiller des propos racistes et antisémites.
Ainsi en 2005, lors de la révolte des banlieues suivant la mort des jeunes Zayed et Bouna elle a expliqué cette crise sur la chaîne de télévision russe NTV dans les termes suivants : «Ces gens, ils viennent directement de leurs villages africains. Or la ville de Paris et les autres villes d’Europe, ce ne sont pas des villages africains. Par exemple, tout le monde s’étonne: pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues.»
Dans cette même interview, l'académicienne ajoutait que «pendant des années le gouvernement n'osait même pas appeler ces gens des "hooligans" : ce mot n'était pas autorisé. Lorsque Sarkozy les a appelés "voyous" et "racailles", ces jeunes gens, ces chéris, ont demandé qu'il s'excuse. En France, nous avons une abominable manie des excuses», poursuivait l'historienne.
Dans une autre interview à la même époque , à l'hebdomadaire Moskovskie Novosti, Carrère d'Encausse s'était lancée dans une comparaison des médias français et russes, : «Oui, la télévision russe ne fait que suivre Poutine pas à pas. Mais la télévision française est tellement politiquement correcte que cela en est un cauchemar. Nous avons des lois qui auraient pu être imaginées par Staline. Vous allez en prison si vous dites qu'il y a cinq juifs ou dix Noirs à la télévision. Les gens ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde Guerre mondiale et sur beaucoup d'autres choses. On vous juge tout de suite pour infraction. [...] Le politiquement correct de notre télévision est presque comme la censure des médias en Russie."
Avec Carrère d'Encausse, comme avec Sarkozy, Luc Ferry, Pierre Lellouche ou Arno Klarsfeld on est bien au delà de l'"erreur" et en plein dans la complicité
MEMORIAL 98
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